mardi 12 mars 2013

Relation entre l'artiste et l'oeuvre à réaliser

Enfin! La fameuse toile d'un billet précédent est terminée. Elle ne ressemble même plus à la photo incluse dans ce billet, elle a évolué. Ce n'est certes pas l'intention primaire vers laquelle je tendais mais j'aime bien le résultat actuel.

Je me retrouve maintenant face à une autre toile blanche. Je poursuis ma recherche sur l'émergence. Comment peut-on représenter l'émergence surtout en abstraction? Vous me direz que l'abstraction donne beaucoup plus de latitude quant à la thématique que la figuration. Peut-être avez-vous raison. Sauf qu'avant de déposer un peu de couleur sur la toile blanche, je dois donner une orientation, un sens à l’œuvre que je veux créer. Il y a une intention qui précède le travail que j'entreprends.

Il y a plusieurs théories à propos de «l'intentionnalisme» ou de «l'anti-intentionnalisme» qu'il me serait trop longues à énumérer ou expliquer ici. Il y a un très bon article plus philosophique de Sherri Irvin sur le web si le sujet vous intéresse.

Lorsque je parlais du spectateur vis-à-vis une œuvre en particulier, l'intention de l'artiste face à cette même pièce orientera ce dernier s'il possède cette information. En arts, il existe quelques conventions qui permettent à au spectateur de s'orienter face à une œuvre. Le surréalisme, par exemple, que l'on associe beaucoup au rêve, à l'inconscient, vous ne serez donc pas surpris devant certaines toiles et sculptures de Salvador Dali ou de Marcel Duchamp pour ne nommer que ceux-ci. Ce mouvement occupant une grande place de l'histoire de l'art est de nos jours connu et le spectateur retrouve assez facilement l'intention des artistes.

De nos jours, la démarche des artistes peut facilement échapper au spectateur qui arrive devant une exposition sans avoir pris le temps de se renseigner sur les artistes qui y présentent leurs toiles ou leurs photographies par exemple. Vous n'êtes pas sans savoir que les artistes actuels offrent maintenant une page web, un blogue sur lesquels ils partagent des informations pour se situer, parlent de leurs différentes démarches et ce vers quoi tendent leurs recherches. On ne peut plus informatif que ces nouveaux médias maintenant à la portée de toutes et de tous. En surveillant les critiques dans les journaux et les revues spécialisées vous y retrouverez également des renseignements qui vous permettront de comprendre une exposition... même souvent d'influencer votre regard. Et vous pouvez ne pas être d'accord avec la critique.

Alors, ce matin, je laisse l'écriture de côté et je retourne en atelier. Qu'est-ce qui émergera de la fameuse toile? Je n'en sais encore rien mais je parts d'une ligne directrice sur laquelle viendront se greffer inconsciemment certains éléments que je laisserai surgir sur la toile. C'est ma façon de travailler pour un premier jet. Par la suite, je tente de construire des liens, des métaphores visuelles, des indice pour amener mon spectateur à s'orienter et à recevoir une sensation qui peut différer d'une personne à une autre, qui appartiendra à chacune et à chacun.

Ce que je veux, personnellement, c'est que le spectateur puisse relier ma toile à lui-même, se l'approprier tout simplement à partir de son vécu, de ses connaissances et de ses expériences. J'aimerais qu'il puisse se dire j'aime cette toile à cause de... ou je déteste cette toile parce que... Comme artiste, je me nourris de ces informations pour avancer, remettre en question mon travail et moi-même, orienter ma recherche. L'art existe pour embellir mais également pour questionner, faire prendre conscience ou encore faire réagir le spectateur. La relation entre l'artiste et le spectateur sera toujours présente et permettra à chacun d'eux d'évoluer.

En terminant, je vous laisse un détail de ma toile enfin terminée... Ouf!


Comment voyez-vous la relation artiste/spectateur?



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