Marcel Duchamp (1887-1968) est l'un des artistes les plus célèbres et importants du 20e siècle. Je l'ai déjà mentionné dans le cadre de quelques billets mais lui consacre celui d'aujourd'hui. Français d'origine, il a été naturalisé américain en 1955.
Duchamp a inventé les «ready-made», comme j'en ai déjà parlé avec sa «Fontaine» en 1917. Sa démarche artistique a produit une influence sur plusieurs courants de l'art contemporain. Finalement, que l'on aime ou pas, son œuvre ne laisse personne indifférent.
Son art se situe parfois entre le cubisme et le futurisme nous permet de voir l'ampleur du génie créateur de l'artiste comme nous le montre le tableau qui suit, Duchamp y décompose le mouvement du modèle dans l'escalier.
Nu descendant un escalier, 1912, 109 1/4 x 70 x 3 3/8 po
Son œuvre la plus étrange, et l'une des plus belles selon moi, est la Mariée mise à nu par ses célibataires, ou également appelée Grand Verre, réalisée sur panneau de verre entre 1915 et 1923 (actuellement au Musée de Philadelphie). Réalisée à
l’huile, feuille et fil de plomb et de poussière, montée entre deux plaques de verre, la pièce fut endommagée lors de son transport en 1916, mais Duchamp
refusa de la restaurer. L'œuvre est considérée comme inachevée, selon le vœu de l'artiste qui laissa cependant des notes. Ainsi les critiques d'art, qui auront
connu cette œuvre uniquement brisée, déclareront qu'elle a toujours été
ainsi.
«Dans un entretien avec Robert Lebel (1959), Duchamp révèle que cette "mariée" est un concept qui prend sa source dans un stand de fête foraine de province : les jeunes gens devaient envoyer des projectiles sur une représentation de femme en robe de mariée afin de la déshabiller, ses atours ne tenant qu'à un fil (attraction dite du Chamboultou).» - Wikipédia
Les écrits de Marcel Duchamp ont été publiés sous les titres Duchamp du signe (1958) et Marchand du sel (1958). Il fut également le créateur d'un personnage fictif en 1920, Rrose Sélavy, sculpteur qui maniait habilement la contrepèterie et l’allitération.
Une petite anecdote ici. J'ai amené un copain au Musée des beaux-arts du Canada et, à un certain moment, nous entrons dans la pièce réservée aux «ready-mades» de Duchamp. Sa réaction fut instantanée, pour lui ce n'était pas de l'art. C'était un sacrilège de montrer ces objets comme œuvres d'art... (voir mon billet du 11 mars 2013). Il n'a jamais pu et voulu «voir» avec les yeux de Marcel Duchamp. Il n'acceptait pas la ré-définition des objets présentés.
Pour terminer voici de Duchamp le portrait de Salvador Dali en Mona Lisa. De par la diversité de ses créations, Duchamp n'a jamais pu être caractérisé ou classé dans un mouvement artistique particulier. Il s'est, lui-même, servi de plusieurs mouvements pour les adapter à son art.
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