Oui, sortir du cadre de la toile, de l'organisation de la toile, de l’œuvre... voilà une problématique qui a toujours dirigé le sens de ma recherche. Ce processus du cadre non conventionnel évolue en moi depuis l'université. J'avais alors réalisé un projet qui devait se voir depuis le sol mais que j'avais, à la toute fin, décidé d'accrocher.
Cette recherche demeure un projet d'étudiante mais j'avais réussi, malgré qu'on devine le rectangle de «masonite» derrière cette réalisation, à sortir du cadre. Le projet avait alors terminé sur le mur de la galerie de ma maison de l'époque, à l'extérieur livré aux intempéries et les pièces de rouille avaient alors poursuivi leur oxydation. L’œuvre mesurait environ 5 x 3 x 1.5 pieds, et elle donnait vraiment une impression différente tant par sa forme que par l'épaisseur que j'avais ajoutée et qui donnait un peu une «impression» de 3D.
Ma recherche a évolué. Je ne tente pas toujours de briser ce fameux cadre mais je garde toujours inconsciemment cette perspective. Alors pourquoi est-ce que je reviens à cette vieillerie? Disons que je suis tombée sur ce vieux dossier l'autre jour et je me suis rappelée la frénésie avec laquelle j'avais travaillé à construire ce travail. Or, j'ai toujours besoin de cette énergie pour créer et pour me sortir de ce foutu «cadre». Alors, je me dis que je dois revenir aux sources.
Malgré le fait que je tente toujours d'aller plus loin que le cadre, lorsque je réalise quelque chose qui me semble dépasser cet élément, je reçois toujours une critique comme quoi je ne respecte pas les notions de base de la peinture. Alors, est-il vraiment possible d'évoluer dans une direction qui transgresse ces foutus principes? L'art n'évolue-t-il pas lorsqu'on s'écarte des conceptions enseignées?
Bon, je réfléchis tout simplement ce matin... mais cette simple réflexion me fait reprendre un peu de cette énergie dont je parlais plus haut. Bientôt, je reviendrai à mon chevalet. J'en ai l'intuition.
Merci de m'avoir lue ce matin... j'avais presque eu envie de téléphoner à Line ou Maryse qui, je sais, lisent mon blogue régulièrement pour en jaser un peu. Je me reprendrai c'est certain.