lundi 11 mars 2013

Relation entre le public et l'oeuvre d'art

Quel est le rôle du spectateur face à l'art quel qu'il soit? Est-ce que le fait d'être un spectateur est un art inné ou y a-t-il place à l'apprentissage?

Devant l'art actuel, il devient parfois très difficile de créer une relation entre l’œuvre conçue par l'artiste et la réaction du spectateur. Que ce soit en musique, en danse, en théâtre, en arts visuels ou autre, le spectateur non initié à la forme d'art a parfois de la difficulté à comprendre la démarche de l'artiste. Pour lui c'est souvent une «langue étrangère» qui lui arrive d'il ne sait où. Le spectateur doit-il respecter certaines convenances? Se sent-il libre face à son interprétation d'une création artistique?

Ce concept repose sur toute une philosophie qui remonte à l'époque des grecs sur l'esthétisme, à Kant, Diderot et, plus récemment à un philosophe français nommé Christian Ruby qui nous offre une histoire culturelle et philosophique du spectateur notamment dans La figure du spectateur, puis dans L'archipel des spectateurs. Son essai repose plus sur le spectateur européen mais je crois qu'il est facile de l'adapter au modèle nord-américain.

Je vous offrais, dans un billet précédent, une manière de s'approprier ou de regarder une œuvre d'art. Ce modèle peut également s'appliquer en partie pour toute autre forme d'art. Il suffit de transposer les informations. En tant que spectateur, il y a souvent une certaine confrontation face à des créations que nous avons du mal à «reconnaître» comme intéressantes.

Regarder ou écouter une œuvre s'apprend. Cela peut se faire d'une certaine manière à un moment mais tout autrement plusieurs mois plus tard. Nous avons évolué, notre vision change par rapport à des conversations, des lectures, des rencontres, d'autres expositions ou d'autres écoutes. Ce qui était barbare à prime abord peut alors prendre une autre signification dans un second temps. «On devient spectateur en rapport avec des œuvres, et la configuration que l'on prend peut changer. Ce que nous montrent finalement les philosophes, c'est que devenir spectateur ne suppose ni un don du ciel, ni un don de la nature, une formation doit être mise en œuvre» (C. Ruby, La figure du spectateur).

Les musées, les critiques, l'histoire de l'art, de la musique ou de la littérature ont un rôle de diffusion des connaissances, des courants artistiques, des artistes, des différentes œuvres. Nous pouvons maintenant retrouver beaucoup d'informations sur Internet pour tenter de mieux comprendre ce qui nous échappe, au moins dans certaines disciplines. Il m'importe personnellement de rester proactive dans mes apprentissages.

Comment pensez-vous que les spectateurs de l'époque de Marcel Duchamp se sentaient devant sa Fontaine en 1917?


Donc, nous avons toujours à apprendre. Comment vous sentez-vous comme spectateur? Est-ce toujours chose facile ou cela devient-il frustrant parfois?

2 commentaires:

  1. Je suis d'accord avec toi!
    Je ne suis pas un expert..mais j'aime bien visiter les musées, les boutiques...
    On ne comprend pas toujours ce que l'artiste a voulu nous dire.
    Il y a des œuvres qui nous prennent tout de suite aux tripes. On ne sait pas toujours pourquoi!
    D'autres qu'il faut apprivoiser. Comprendre la "démarche" que l'artiste a fait... prendre du recul...

    Pour répondre à tes questions, comme spectateur amateur, je me sens parfois dérouté! Frustrant? Non. Je me dis qu'il doit y avoir quelque chose que je n'ai pas encore compris...

    Comme je disais toujours à mes enfants, concernant la littérature, lorsqu’ils commençaient à lire un livre :
    " Bon, ça ne te plait pas! Laisse le là. tu le reprendras plus tard... peut-être que ce sera mieux!)

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  2. P.S.
    J'ai oublié de te dire que ton site est très intéressant! Que je te suis régulièrement et que j’apprends beaucoup de choses!!!
    Merci! :)

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