dimanche 23 février 2014

Bauhaus et Constructivisme

Nous revenons ici aux années suivant la Première guerre mondiale qui est venue anéantir toutes les idées de progrès et de paix universelle. Presque simultanément, entre 1917 et 1920, naissent parallèlement des expériences de changement en Allemagne avec le Bauhaus, en Russie avec le constructivisme et en Hollande avec le mouvement De Stijl. Ces trois mouvements se caractérisent par l'intérêt pour l'abstraction picturale et, en partie, par la pensée socialiste.

L'art abstrait devient la réduction du langage à ses données objectives et veut refléter la conscience de l'époque. On veut faire tomber le mur de dédain entre les artisans et les artistes. Vœu pieux car on sent encore la démarcation de nos jours.

Le Bauhaus ou «maison de la construction» est une école d'art et métiers fondée en 1919 par Walter Gropius. On veut pouvoir régler le problème des qualités opérationnelles dans le domaine du produit industriel et de l'objet usuel. On fait appel aux architectes, peintres, techniciens, sculpteurs afin de travailler de concert dans ce grand projet. On y retrouve, entre autres, Kandinsky, Klee, Moholy-Nagy, Albers et plusieurs autres. On commence à parler de forme dans les objets et c'est ainsi que nait la notion de design.

Façade du bâtiment du Bauhaus à Dessau

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De son côté, le constructivisme se «construit» à compter du début du XXe siècle. Tatline devient aussi précurseur au mouvement constructiviste russe qui sera finalement formé en 1919-1920. Toute analogie avec les mouvements de l'époque (cubisme, futurisme, dadaïsme) sont discutées ou réfutées. Cependant, tous rejettent l'art bourgeois. On veut réaliser des environnements fonctionnels de taille humaine plutôt que des édifices pompeux élevés à la gloire du pouvoir politique.

Maquette Monument à la Troisième internationale (Tour Tatline), 1919

Ci-haut, seule la maquette ne fut réalisée. Si la tour avait vue le jour, elle aurait dû être plus haute que la Tour Eiffel. 
«Une spirale d'acier s'élevant dans le ciel symbolisait l'élan utopique du chemin entrepris par la révolution; à l'intérieur, tois immenses solides (un cylindre, une pyramide et un cube), tournant à des vitesses différentes, auraient rythmé l'ère nouvelle).» - Sproccati, Sandro. -- Guide de l'art.
L'arrivée de Staline au pouvoir et sa dictature corrodant toute possibilité de libre pensée signera la fin  de l'avant-garde. 


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