mardi 10 juin 2014

Paul-Émile Borduas

Je viens de me rendre compte que je n'ai jamais parlé de Paul-Émile Borduas, sauf pour son prix célèbre attribué à une personne pour l'ensemble de son œuvre dans les domaines des arts visuels, des métiers d'art, de l'architecture et du design.

Paul-Émile Borduas (1905-1960) est un artiste peintre originaire de Mont-Saint-Hilaire. Il était le chef de file du mouvement Automatiste et le principal auteur du manifeste Refus global. Son influence sur le développement des arts au Québec est indéniable. Il a été l'élève d'Ozias Leduc qui le persuade de s'inscrire à l'école des beaux-arts de Montréal. Il se prépare alors à une carrière pour succéder à Leduc à travers la peinture religieuse. Cependant, tout a tourné autrement pour lui...


À son retour de Paris suite à ses études, à cause de la crise économique il enseignera le dessin dans des écoles primaires de Montréal puis obtiendra un poste en 1937 à l'École du meuble de Montréal. Cette période est non productive pour lui au niveau artistique mais il reste encore figuratif. 

C'est la lecture du texte Château noir d'André Breton  qui sera déterminante pour l'évolution de son art. Il découvre alors le surréalisme. Dans son texte, Breton cite le conseil de Léonard de Vinci qui incite ses élèves à
«regarder longuement un vieux mur pour y voir apparaître dans ses craquelures et ses taches des formes que le peintre n'a qu'à copier par la suite. Cela donne l'idée à Borduas de considérer la feuille de papier ou la toile sur laquelle il veut peindre comme une sorte d'écran paranoïaque. En y traçant au hasard (« automatiquement », sans idée préconçue) quelques traits, Borduas recrée le « vieux mur » de Léonard. Il n'a alors qu'à y découvrir des formes, les compléter, puis dans une seconde étape les détacher du fond par la couleur. L'automatisme pictural est né.» -- Encyclopédie canadienne.

C'est à partir de ce moment qu'il produira ses fameuses abstractions dons son premier tableau automatiste en 1941 Abstraction verte que vous voyez ci-bas.

Abstraction verte Propriété Musée des beaux-arts de Montréal


Par la suite, en 1948, il présente avec un collectif d'artistes le fameux Refus global dont il est le principal auteur. Ils dénoncent les anciennes idéologies, la mainmise du clergé et réclament une ouverture aux courants de pensée universelle. Ses attaques contre la religion catholique et le nationalisme de droite de Duplessis lui feront perdre son emploi l'obligeant de vivre alors de sa peinture.

Il s'exile alors à New York de 1953 à 1955 où sa peinture évoluera avec la rencontre de l'expressionnisme abstrait américain. Avec sa peinture Les signes s'envolent en 1953 (vois image à la suite), toute trace d'objet disparait complètement de sa peinture. Il travaille le plus souvent à la spatule. Son élève Jean-Paul Riopelle intéresse cependant plus les américains ce qui les éloignera finalement.

Les signes s’envolent Musée des beaux-arts de Montréal

Il par ensuite pour Paris en 1955 espérant plus de reconnaissance là-bas mais le succès ne vient pas. Sa première exposition solo n'aura lieu qu'en 1959. Il s'y ennuie et sa santé va en se dégradant.

Ses derniers tableaux sont en noir et blanc, avec quelquefois l'ajout d'une autre couleur, C'est là qu'apparaît la fameuse Étoile noire en 1957, sa toile la plus connue. Il se détache à ce moment du surréalisme ne conservant que l'automatisme en sa spontanéité d'application de la peinture sur le support. C'est en rêvant d'un retour au pays qu'il meurt à Paris en 1960.

Musée des beaux-arts de Montréal

Nous retrouvons ses œuvres dans plusieurs musées canadiens dont le Musée des beaux-arts du Canada, celui de Montréal, de l'Ontario, le Vancouver Art Gallery ainsi que MAC de Montréal.

Je vous invite à regarder le clip vidéo Autour d'un homme : Paul-Émile Borduas, dans les archives de Radio-Canada.

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