Ce matin nous nous intéressons à la première femme à vivre professionnellement de la sculpture au Québec. Sylvia Daoust (1902-2004) a sculpté plusieurs des œuvres que l'on retrouve un peu partout au Québec. Une pionnière qui a tracé le chemin pour d'autres femmes artistes. Dans un monde consacré aux hommes, elle a réalisé son rêve.
S'intéressant au début à l'art profane, elle se utilisera sa famille et ses amis qui lui serviront de modèle. Elle recevra un prix pan-canadien en sculpture en 1929 ainsi qu'une bourse d'étude en Europe. Cela lui ouvrira les portes de l'enseignement à l'École des beaux-arts de Québec puis à celle de Montréal entre 1943 et 1968.
Elle était féministe avant son temps car elle conduisait elle-même sa voiture, fumait et savait faire face à la misogynie de l'époque.
Contrairement aux autres artistes du Québec, c'est à partir de 1937 qu'elle se tourne vers l'art religieux. Sous la protection de Dom Bellot le moine architecte de l'abbaye Saint-Benoît-du-Lac, elle réalise des sculptures pour la même abbaye et pour l'oratoire Saint-Joseph. Elle continuera son travail en art religieux mais réalisera tout de même quelques sculptures profanes dont celle de Marie-Victorin en 1952, pour le Jardin botanique de Montréal. Elle a également réalisé, entre autres, la statue de Édouard Montpetit à l'Université de Montréal (1967) et celle de Nicolas Viel
sur la façade de l’Assemblée nationale du Québec.
Comme elle refusera le Refus global qui va à l'encontre de ses convictions, elle sera laissée de côté. Cependant, en 1974, le Musée du Québec lui consacrera une grande rétrospective qui la sortira de l'ombre. Elle était également peintre, dessinatrice et graveur mais ce côté d'elle est un peu moins souligné. On notera que :
«L’œuvre de Sylvia Daoust appartient à une période de renouveau de l’art religieux. Moderne et dépouillée en regard de ses références historiques, sa sculpture n’a rien de révolutionnaire. L’artiste s’attache aux grandes lignes de l’art religieux de la culture gréco-latine et chrétienne, mais les débarrasse d’unaspect parfois mièvre tout en y apportant une note personnelle.» - Université de Montréal, Centre d'esposition
Elle continuera à travailler même après avoir dépassé ses 90 ans.
Marie-Victorin, bronze, Jardin botanique de Montréal
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