jeudi 28 février 2013

Le fameux processus créateur

Pour ma recherche en éducation, j'ai retenu le processus créateur tel que présenté par Graham Wallas en 1945, soit celui en quatre phases : préparation, incubation, illumination, vérification. Je relis certains documents et, plus je me replonge dans mes notes, plus j'aimerais expérimenter la vision que présente Robert Fritz dans son livre Creating (1991).

En atelier, je prends des notes, j'observe les différentes facettes de mon travail, bref toutes les informations même si elles me semblent sans importance qui influencent mon processus créateur. Pour le travail qui est en cours, je vais me référer à Fritz pour mes observations. Il y a plus d'étapes dans ce processus et cela me permettra peut-être d'aller encore plus loin dans mes analyses. D'ailleurs, si je me réfère à Wallas, il est possible de revenir en arrière sur une étape sans perturber le fameux processus créateur.

Je présente ici le concept de Fritz qui se vit en 8 étapes.

1. Conception : Que va-t-on créer? Qu'est-ce que je veux? On expérimente les idées.

2. Vision : Passer de l'idée originale à une idée spécifique, on choisit parmi le lot. Le résultat final devient tangible même sans avoir identifié tous les détails.

3. Ma réalité (current reality) : Description de ce que je possède en relation avec le résultat escompté.

4. Agir (take action) : L'action se fait soit en reproduisant ce qui a déjà été expérimenté, soit en innovant. L'action prise peut s'organiser autour d'une série de choix, un premier créant une réaction en chaîne.

5. Ajuster - apprendre - évaluer - ajuster : Créer est un continuel apprentissage de ce qui fonctionne ou non. Par le choix d'une action il est possible d'apprendre de celle-ci. L'apprentissage se fait à un niveau cognitif par l'observation des résultats d'une action et l'évaluation de son efficacité. Les apprentissages se font également de façon inconsciente et plus on crée et plus nous sommes aptes à créer.

6. Construire un élan (momentum) : Sans impulsion, on recommencerait toujours une nouvelle création. Avec une impulsion il y a ajout d'énergie et de force au résultat créatif désiré.Cela permet de cibler les efforts : Quelles actions sont les plus efficaces pour moi? Quelles actions dois-je faire et quand?

7. Toujours avoir une sortie, un endroit où aller : le plus de «places» on va, le plus de «places» il y a à aller.

8. Achèvement (completion) : Si le processus créateur s'est bien déroulé, nous arrivons à la fin. À ce stade, on observe souvent une augmentation d'énergie et d'actions pour arriver à une décision finale. C'est une période excitante, on approche de la fin, on ajoute les touches finales. Le rythme généré diminue lorsque tout a été fait. La création existe, c'est terminé. Puis le créateur déclare que sa création est terminée. C'est le moment de passer à autre chose.
Fritz, Robert. -- Creating. -- New York : Fawcett Columbine, 1991. -- P. 20-39.

Créativité (G. Voyer). Pastel sec sur papier.
 Propriété du Cégep de l'Outaouais                                                                          

vendredi 22 février 2013

Analyser une oeuvre d'art

Comment analyser ou comprendre une œuvre d'art? Cela devient parfois un exercice très complexe. Souvent, on préfère passer à côté plus rapidement et ne pas se poser de question plutôt que de tenter de comprendre l'œuvre en question. Je reviens à Voice of fire d'un précédent billet pour donner un exemple. Je vous propose une grille d'analyse simple qui peut aider à situer et comprendreune œuvre d'art. Mon côté  pédagogue vous impose ce tableau qui, je crois, se lit facilement.

Grille d’analyse d’une œuvre d’art
Informations générales
Titre, artiste, dimensions, matériaux, situation
Classification
Genre (figuratif, abstrait, composite (les 2), hyper-réaliste
Genre (paysage, portrait, nature morte, composite)
Courant artistique (impressionnisme, surréalisme, etc.)
Composition
Lignes de force, rythme, recouvrement, format, espace, perspective
Organisation : les rapports
Format vs l’ensemble de l’œuvre
Rapport entre le support et ce qu’il y a sur le support
Construction
Formes, points, taches, masses (ex. les formes se repoussent, se rapprochent)
Éclairage
Ombre et lumière, où se trouve la source d’éclairage, sorte d’éclairage, clair-obscur, etc.
Donne souvent une impression de  bi dimensionnalité, d’aplat, de 3D
Couleurs
Répartition, opacité, transparence, chaud/froid, pures, nuances
Esthétique
Où se situe l’œuvre dans la pièce?
Suite dans un ensemble? 
Autres œuvres de l’artiste
Son rapport avec les autres œuvres
Contexte temporel (dépendant de ce qu’on a vu avant, peut influencer notre vision de l’œuvre)

 Ce qui donne à peu près ceci pour Voice of fire de Barnett Newman par exemple. Cette analyse est très «simple», nous pouvons aller beaucoup plus loin mais elle permet tout de même une certaine lecture de l’œuvre comme telle.

Voice of Fire
Informations générales
Artiste
Barnett Newman
Année
1967
Genre
Acrylique sur toile
Dimensions
540 cm × 240 cm (213 in × 94 in)
Location
Musée national des Beaux-Arts d’Ottawa
Classification
Expressionnisme abstrait (E.-U.)
Composition
3 larges bandes verticales
Construction
Les bandes verticales sont juxtaposées
Lignes épurées
Éclairage
L’éclairage est externe aucun éclairage dans la composition de l’œuvre, quoi que…
Bandes peintes en aplat
Couleurs
Une bande verticale bleue, une rouge et une autre bleue identique à la première
Couleurs opaques, pures, répartition 1/3 chaud pour 2/3 froid
L’agencement et la juxtaposition des couleurs permet au spectateur, lorsqu’il observe attentivement, de discerner  la «ligne de feu» et de la voir «brûler»
Esthétique
L’œuvre est placée au fond d’une pièce très haute où elle occupe tout le mur
Seulement quelques œuvres d’artistes faisant partie du mouvement expressionniste abstrait occupent la salle et situe le spectateur dans le temps. Cet agencement permet de laisser à Voice of fire tout l’espace nécessaire à son déploiement
Le MBAC compte quelques œuvres de Newman dans sa collection dont une sculpture qui se retrouve parfois dans la même pièce
Dès le début des années 50 Newman a épuré sa peinture et on retrouve alors les bandes verticales (certaines toiles horizontales mais plus rare)

Bien entendu, lorsqu'on admire ou tente d'analyser une œuvre dans un musée, on ne peut connaître toutes ces informations à moins d'être un spécialiste.  Il faut poursuivre sa recherche par la suite, soit dans une encyclopédie générale ou d'histoire de l'art, sur Internet, dans un livre, etc. Une autre façon très intéressante sur place est de faire un circuit guidé au musée. Les informations que les guides peuvent vous transmettre apportent souvent un éclairage à vos questions et permettent de comprendre la démarche de l'artiste. 

Personne n'a à aimer une œuvre, c'est aussi une question de goût. Mais avant de fustiger un artiste il importe d'aller plus loin que le simple regard posé sur sa toile ou sa sculpture.

jeudi 21 février 2013

Lectures

L'art n'est pas que visuel, il porte également le nom de danse, de littérature, de musique. 

Ce matin, plongée dans la lecture de Paul Auster, je regarde mon chum qui lit Anima de Wajdi Mouawad. Œuvre qui m'a beaucoup impressionnée avec la faculté que possède Mouawad de personnifier différents animaux. Au début on se demande où il veut en venir puis rapidement on se laisse prendre à son jeu. Le roman n'est pas facile à prime abord car il débute par un meurtre et le lecteur suit la trace du tueur à travers le chum de la femme assassinée. L'homme de théâtre m'impressionne autant dans ce roman.

Un peu plus loin dans le temps, je repense aussi au roman Maudit karma de David Safier. Roman rempli d'humour et de créativité. Je ne le qualifierais pas de chef d’œuvre mais le livre a séduit la ricaneuse en moi. Pour se sentir bien et relaxer.



Pour terminer, je vous propose un roman qui m'a vraiment séduite dans tous les sens du terme. Les chaussures italiennes de Henning Mankell que l'on connaît surtout par son inspecteur Kurt Wallender. Il nous présente ici un roman qui, comme dirait ma chum Lucie, est du vrai bonbon. Bien écrit et sensible, la lecture en est réconfortante.

Voilà pour le moment, les œuvres sont toujours disponibles pour la vente et dans les bibliothèques. Un peu tard pour un cadeau de St-Valentin mais il n'est jamais trop tard pour bien lire.

vendredi 15 février 2013

Suite de la pause resourcement

Le blogue fut relégué à un arrière plan depuis une semaine.La narratrice a refait le plein d'énergie avec l'aide de son amie Suzanne cette fois-ci. Deux semaines d'affilée... sans doute que c'est l'avantage de la retraite. Donc, petit séjour à Trois-Rivières accompagné d'un programme très stimulant.

Jour 1 : accueil au champagne pour fêter notre retraite à toutes les deux, souper sushi... miam!

Jour 2 : massage, spa, journée relaxation prévue depuis longtemps mais sans avoir le temps de s'arrêter pour le faire. 

Jour 3 : tournée dans le vieux Trois-Rivières et visite de quelques galeries d'art dont Suite 60Galerie C2 ainsi qu'une petite boutique pour découvrir les créations d'ici ema Expérience métiers d'art qui demande d'y retourner très souvent. Et, pour terminer un café chez Nys pâtissier qui nous a permis de découvrir des pains savoureux.

Jour 4 : retour à la maison pour souligner la St-Valentin avec mon amoureux ce qui couronne le tout.

Bref, une autre semaine de ressourcement que je considère comme une entrée en matière à la création qui devrait se poursuivre sous peu. Mon subconscient me suggère une effervescence qui fait suite à ces merveilleux moments. Pour l'instant, je me sens dans le vestibule de mon atelier. Quelle chance et quel bonheur de pouvoir vivre de tels moments! Les idées émergent déjà en moi.

Merci Suzanne! Et je devrais me dire : «Au travail Gaëtane!».


mercredi 6 février 2013

Arrêt pour ressourcement

Revenue à Gatineau pour quelques jours, je profite au maximum de plusieurs personnes qui me sont très chères. Je dis «je profite» car ces personnes uniques me ressourcent et me font énormément de bien. Pourtant, la distance n'est pas si grande entre nous. Nos occupations nous distancent le plus je crois. Quand on travaille à plus de 150 km/h, on ne peut s'attendre à avoir beaucoup de temps à partager. Je comprends,  c'était ma vie il n'y a pas si longtemps. Il faut en sortir pour comprendre tout le stress et la fatigue engendrées par notre mode de vie professionnelle.

Donc, le simple fait que le personnes que je contacte acceptent de prendre du temps pour moi me réchauffe le cœur. Elles «m'énergisent», elles me permettent de continuer à créer et à vivre avec passion. Simplement hier, en soupant avec trois amies, le hasard a remis sur ma route deux autres femmes de cœur avec lesquelles je me sentais bien et que je n'avais pas revues depuis longtemps. Échange d'adresses courriels et l'avenir nous dira ce qui en résultera. J'ai tendance à  saisir les rencontres fortuites qui se présentent à moi dans la vie et en profiter.

Plus tôt dans la journée, j'avais un rendez-vous avec une infirmière pour une aide avec un nouvel appareil qui devrait me simplifier la vie. Cette infirmière, Louise de son  prénom, que je ne rencontre pas vraiment souvent mais que j'estime au plus haut point, a un jour été un ange mis sur ma route dans un moment de grande difficulté. Elle m'a donné espoir et supportée dans mon épreuve dans l'espace d'une rencontre. Et des anges comme elle, j'en ai rencontré plusieurs. Je le souligne car ces rencontres permettent de faire la paix avec soi-même et de croire en la vie tout naturellement.

Pourquoi dans un blogue sur l'art est-ce que je parle de relations humaines?  Simplement parce que sans les autres il n'y aurait pas d'art, pas de création, pas de défis ni de beaux moments à partager. Je n'ai pas encore terminé cette virée en Outaouais, il reste ce soir où je verrai d'autres personnes super et demain matin avec ma belle amie Lise, une amie très altruiste qui a toujours été présente dans ma vie. Je me sens tellement bien entourée avec ceux et celles que j'ai le privilège de côtoyer. On choisit ses amies et amis parce qu'ils nous rejoignent sur certains points de notre personnalité et nous complètent en quelque sorte.

Donc, aujourd'hui j'aurais bien aimé suivre un beau conseil et aller faire un tour au MBAC mais le temps me manque. Anne-Sophy est beaucoup plus importante pour moi et j'irai donc la chercher à l'école avant de souper avec eux. Ils demeureront toujours ma plus grande source d'énergie. La création peut bien attendre quelques jours, elle n'en surgira que plus grande et plus profonde.

Merci à toutes et à tous d'être présents dans ma vie. Et j'ajoute un autre élément à la photo du dernier billet...