Messages
 | ||||||||||
|
La nuit dernière, je repensais au Musée des beaux-arts du Canada qui possède une toile acquise en 1990 pour la somme de 1,8 millions. Une œuvre puissante et grandiose par ses dimensions naturellement mais également par sa ligne de feu qui nous apparaît lorsqu'on prend le temps de contempler l’œuvre.
Je me souviens que l'achat fut énormément contesté à l'époque. Les gens s'affichaient même en portant t-shirts et cravates aux couleurs de la toile pour s'en moquer. Est-ce l'abstraction qui engendre de telles oppositions? A-t-on pris le temps d'expliquer l'artiste et son œuvre à la population à l'époque?
Un peu d'historique
Voice of fire, commandée et créée en 1967 pour Expo 67 à Montréal. Elle faisait partie de l'exposition American painting now que les États-Unis présentaient dans leur pavillon. Voice of fire a été peinte pour s'adapter à l'espace, donc à la verticale. C'était une première pour Newman. Les dix-huit pieds de hauteur de la toile s'intégraient au dôme du pavillon.
Pourquoi je vous parle de Barnett Newman ce matin? Sa vision de l'art, je vous rappelle qu'il se situe dans le courant de l'expressionnisme abstrait américain, était à l'époque différente. Elle émergeait surtout que l'artiste amorçait ainsi le mouvement «colorfield painting».
Je repense souvent à cette œuvre surtout parce que toutes les personnes qui m'accompagnaient au MBAC et auxquelles j'expliquais la façon de regarder cette toile en sont ressorties «illuminées». Chacune d'entre elles a pu admirer la «ligne de feu» qui s'en dégage. Chacune m'a également fait confiance et a compris une certaine dimension de l'abstraction et à ne pas en avoir peur. Quelle belle récompense pour moi d'avoir partagé ces moments précieux. Je reviens dans cette salle à chaque fois que je passe les portes de ce magnifique musée.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreEffacer